Cordyceps Sinensis

Son nom scientifique est le Cordyceps Sinensis. Le Cordyceps appartient à la famille de champignons des cordycipitacées. Sa particularité est de venir parasiter la chenille d’un papillon de nuit du nom de thitarodes. Originaire du Tibet, le nom donné par le peuple tibétain a toute son importance, c’est Yarsa Gunba que l’on peut traduire par : ver d’hiver, plante d’été. Les Chinois l’appellent Dong Xia Cao qui fait aussi référence à son développement biologique.

Le Cordyceps Sinensis est très recherché pour ces bienfaits et est aussi appelé « or brun » pour deux raisons :

  •  Sa valeur a considérablement augmenté au cours des dernières années pour atteindre un prix approchant celui de l’or.
  • Lors du processus de momification de la chenille, le champignon sort de terre pour prendre une forme longiligne de couleur brune, d’où le surnom « d’or brun ».

Le Cordyceps est connu et utilisé dans la médecine traditionnelle tibétaine et chinoise depuis plusieurs milliers d’années. Les légendes chinoises racontent que sa découverte a été effectuée grâce aux yacks et aux chèvres élevés par les Tibétains. En effet, leurs animaux étaient beaucoup plus vigoureux, forts et plein de vitalité, notamment sexuelle, après en avoir consommé. Les yacks étaient plus efficaces et fatiguaient moins vite lors de leur travail dans les champs.

En Chine, l’utilisation de ce champignon a été principalement réservée à l’Empereur et à ses courtisans. Au Tibet, les anciens textes affirment que son utilisation était réservée exclusivement au dalaï-lama. Rare et précieux, sa récolte était autorisée uniquement aux soldats, afin d’empêcher les paysans d’en faire commerce.

Son enregistrement officiel dans la pharmacopée chinoise date de 1960 et son utilisation a augmenté de manière considérable à la suite de l’épidémie de S.R.A.S. (syndrome respiratoire aigu sévère). Plus tard, en 1976, c’est un athlète chinois qui a permis au monde entier de profiter des bienfaits de ce champignon. Sa victoire fulgurante à travers des compétitions de course à pied a intéressé les pays occidentaux. Il a gagné une renommée mondiale en 1993 lors des Championnats du monde d’athlétisme. Deux athlètes chinois peu connus remportent les records mondiaux en natation. En plus de leur entraînement exceptionnel, ces athlètes chinois avaient révélé que la consommation de Cordyceps les avait aidés à améliorer leurs performances.

C’est un champignon très rare à l’état sauvage puisqu’il ne pousse qu’à plus de 4000 mètres sur les hauts plateaux himalayens. C’est principalement au Tibet qu’est récolté ce champignon qui y pousse naturellement. Il représente tout de même 40% du revenu annuel des Tibétains, son prix peut atteindre 3 fois le prix de l’or, impressionnant !

Ce champignon est par nature très différent des autres champignons, son mode de développement est surprenant. C’est la larve d’une chenille nommée Hepialus qui se nourrit du mycelium du Cordyceps. Au printemps, le Cordyceps se développe directement dans le corps de la chenille jusqu’à l’envahir complètement. La chenille finit par mourir mais le chamignon continue sa croissance jusqu’à sortir du corps de la chenille puis de la terre. Une fois sorti de terre, ce champignon n’a pas de chapeau. Le pied du Cordyceps ressemble à un doigt de quelque centimètre et une couleur qui oscille entre le jaune et le marron (« or brun »).

La culture de ce champignon unique et surprenant est aussi particulièrement difficile. Les scientifiques chinois ont étudié longuement ce champignon jusqu’à parvenir à isoler une variété, le CS-4. Cette variété, très proche du Cordyceps Sauvage, se prête facilement à la culture, ce qui permet son développement dans les diverses applications qu’on lui connait maintenant. La culture de réalise sur un substrat de riz et de soja dans des serres. La période de récolte s’étale d’avril à juin. Le plus important est de récolter le Cordyceps sorti de terre avant maturité totale, c’est-à-dire avant qu’il n’ait libéré ses spores pour qu’il garde toutes ses propriétés.

Le Cordyceps est vraiment unique pour ses propriétés, il possède une grande quantité de précieux nutriments aux nombreux bienfaits pour la santé. En effet, c’est un champignon « ressource » qui contient plusieurs acides aminés essentiels, d’importantes quantités de protéines et de nombreuses vitamines. Ce champignon contient des vitamines B1, B2, B12 ainsi que des vitamines E et K. Aussi, il constitue aussi une excellente source de minéraux et d’oligo-éléments et quelques acides gras essentiels entrent aussi dans sa composition. Le Cordyceps est connu et réputé pour sa teneur en cordycépine et adénosine et contient aussi des polysaccharides, des polyamines, des glucosides, des saccharides, des peptides et des stérols.

Enfin, on peut le qualifier de super aliment grâce à de grandes quantités de cuivre, de fer, de magnésium, de sélénium, de zinc et de manganèse.

Une étude en double aveugle, publiée dans l’American Journal of Clinical Nutrition, a testé l’énergie et l’endurance de 110 adultes sains sédentaires. Dans ce document, la moitié ont pris 3G du champignon par jour tandis que l’autre moitié a pris un placebo. Après 12 semaines, le groupe Cordyceps a pu pédaler à vélo 2,8% plus longtemps qu’avant la prise, tandis que le groupe placebo a diminué la durée de leurs trajets de 5,6%.

Dans une étude en double aveugle publiée dans Medecine et Science in Sports et Exercice l’année dernière, les chercheurs ont donné à 30 athlètes masculins, 4,5g du champignon par jour ou un placebo. Les athlètes n’ont pas modifié leur routine d’exercice au cours de l’étude. Après six semaines, l’apport d’oxygène du groupe Cordyceps était presque le double du groupe placebo. Ce serait l’apport d’oxygène augmenté qui aurait aidé leurs corps à travailler plus efficacement.

Dans une autre étude publiée dans la même revue en 1999, 30 chinois en bonne santé, âgés, ont pris soit 3G du champignon par jour ou un placebo. Après six semaines, la capacité aérobie dans le groupe Cordyceps a augmenté de 9%, ce qui confirment que les chercheurs ont obtenu des niveaux d’énergie plus élevés, tandis que ceux prenant le placebo n’ont vu aucun changement d’énergie.

Extrait de l’article « Boost energy with cordyceps : this chinese fungus helps athletes go further » par Rich Gravelin, Aout 2002.